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Les sols présentent la même apparence que ceux que l’on rencontre en grande partie en Afrique de l’Ouest : ils sont souvent meubles, parfois indurés, d’un matériau dont la couleur se loge habituellement dans la gamme des rouges, allant de l’ocre au rouille sombre. Toutefois, l’empreinte des milieux équatoriaux sur les sols ivoiriens est proportionnellement plus marquée que dans la quasi-totalité des territoires qui se situent au nord du Golfe de Guinée[9].
Tout comme le relief, les sols sont influencés de manière souvent déterminante par la composition des roches. Le soubassement rocheux de la Côte d’Ivoire est diversement constitué et presqu’invisible, à l’exception des dômes cristallins. Il est formé en quasi-totalité par des roches de socle, cristallines ou phylliteuses, présentant divers degrés de métamorphisation. Les formations cristallines occupent environ les deux tiers du pays et sont subdivisées en cinq grandes familles par les géologues : les migmatites et les gneiss (anciennes roches plutoniques, éruptives, volcaniques ou sédimentaires métamorphosées), les charnockites (granites à hypersthème) et norites, les « granites baoulé » qui elles-mêmes comprennent plusieurs variétés de roches, la catégorie des roches riches en minéraux noirs (diorites ou granodiorites) et « granites de Bondoukou » (fréquemment granodioritiques mais parfois alcalins également). Quant aux roches phylliteuses, elles sont essentiellement composées de schistes, qui divergent en fonction des caractères des sédiments originels qui les ont formés et des degrés de métamorphismes qu’ils ont subis. Mais elles comprennent également quelques quartzites et grès-quartzites. Sont assimilées à cette famille les roches communément appelées « roches vertes » en Côte d’Ivoire (métamorphiques mais d’origine non sédimentaire). Le socle ivoirien est bordé par une minuscule couverture sédimentaire constituée surtout de sables argileux d’origine continentale, d’argiles, sables et vase d’origine marine[10].
Les « formations superficielles » sont soit nées sur place de la roche sous-jacente, soit venues d’ailleurs. Mais celles issues de l’altération du substrat rocheux sont prédominantes. La nature intertropicale qui a toujours caractérisé les climats en Côte d’Ivoire a en effet entraîné une profonde décomposition de ce substrat[11]. Du fait de l’évolution et des combinaisons de substances minérales et organiques, les actions proprement pédogénétiques ont développé aux dépens des formations superficielles initiales, différents types de sols regroupés en cinq classes : la grande classe des sols ferralitiques, celle des sols ferrugineux tropicaux ainsi que trois autres classes moins représentées et en gisements disjoints que sont la classe des sols bruns tropicaux, celle des sols hydromorphes et celle des sols podzolisés[12].
Les sols ferralitiques couvrent la majeure partie du territoire ivoirien. Ils sont notamment présents dans l’Est, l’Ouest, le Sud, les zones forestière et pré forestière, les zones de savanes soudanaises ou sub-soudanaises, les aires septentrionales, etc. Les sols ferrugineux tropicaux qui se rencontrent sur des roches granitoïdes, ont leur extension majeure dans le Nord-Est du pays, autour de la localité de Bouna et dans l’interfluve entre le haut N’Zi et la haute Comoé. Les trois dernières classes citées sont beaucoup plus étroitement localisées ; elles sont situées en topographie accidentée et se rencontrent dans les régions de buttes du Yaouré et de Bondoukou, de la haute Comoé et dans les chaînes des localités de Sifié, d’Oumé à Fetékro[
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